Biologie/ biodiversité

Si l’activité extractrice a un impact indéniable sur les milieux naturels, elle est aussi l’une des rares activités industrielles qui recrée des milieux naturels exceptionnels pour la faune et la flore. La biodiversité dans les anciennes carrières est connue pour y être exceptionnelle, particulièrement si elle est bien gérée. Que celles-ci soients en cours d'exploitations ou rémanagées, elles peuvent offrir des milieux de substitution à une faune et à une flore dont les habitats naturels ont disparu. Les carrières , par la dynamique de l'exploitation, rouvrent les milieux et recréent en effet des biotopes qui ont regréssé ou même disparu comme les éboulis, les talus pierreux, les parois raides de nature argileuse ou sableuse et toute surface à substrat pauvre. Citons également les milieux humides- temporaires ou permanents.

Les carrières en fin d'exploitation, moyenant gestion, peuvent concerver une bonne partie de ce potentiel. Les sites carriers abritent des espèces souvent méconnues du grand public, mais que les scientifiques savent apprécier à leur juste valeur. La proximité respective de ces différents habitats multiplient encore leur interet, en offrant des possibilités de développement à des espèces exigeant des milieux différents pour réaliser leur cycle biologique. C'est d'autant plus vrai si la carrière se trouve liée à des réservoir biologiques existants. 

Si l'hirondelle de rivage, le hibou Grand-Duc, les crapauds calamites et accoucheurs sont connus pour vivre presqu'exclusivement dans les carrières de nos régions, de nombreuses petites plantes pionières ( des plantes capables de se développer dans des conditions difficiles) ainsi que de nombreuses abeilles sauvages y trouvent également des conditions de vie parfois totalement disparu ailleurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le secteur carrier a aujourd’hui conscience de son rôle dans la conservation de la nature. La Fédération des Industries extractives belges (FEDIEX) a d’ailleurs initié le projet « Life in Quarrries » en 2016. Ce dernier a pour but de faire percoler dans toute la chaîne exécutive du secteur une gestion qui intègre l’aspect de conservation de la nature. Nous invitons le lecteur à consulter la page web http://www.lifeinquarries.eu/ qui regorge d’informations sur le sujet.

La Dolomie de Villers-le-Gambon l’a compris depuis longtemps. Un rapport établi pour la société il y a 20 ans indiquait déjà la direction à suivre en la matière. La société s’est depuis lors engagée à tirer parti des sites exploités pour leur offrir une « deuxième vie ». Les anciennes fosses d’extraction au sud du gisement sont aujourd’hui classées en réserve naturelle ( 30,5 ha) pour une période de 30 ans depuis le 24/05/2017. Il s’agit dans notre cas d’une réserve domaniale (RND), gérée par le SPW, Département de la Nature et des Forêts. Guidée par un plan de gestion, la carrière participe activement – et financièrement – aux aménagements, aux travaux de gestion et aux relevés de suivi de la faune et de la flore. Une petite équipe de chèvres est déjà au travail pour contenir la végétation arbustive et un pâturage par des moutons est devenu effectif. La lutte contre les espèces invasives est constante. Tout est fait pour garantir ainsi la pérennité et le meilleur développement de cette richesse reconnue à long terme.

 

Dans les fosses encore en exploitation, de nombreuses initiatives sont également prises en faveur de la biodiversité : laisser la vie sauvage profiter des milieux ouverts et même stimuler son retour. Le défi quotidien est donc de faire co-exister celle-ci avec l’activité industrielle. Le retour évoqué se fait le plus souvent naturellement. Mais il est aussi activement favorisé par diverses initiatives. On évoquera des apports de foins prélevés sur les zones les plus riches, grâce à l’expertise de scientifiques reconnus du DEMNA (le Département de l’Etude du milieu naturel et agricole de l’Administration wallonne). On citera également le creusement de mares spécifiquement en faveur des batraciens et des odonates et des débroussaillages fréquents.

Pour en savoir plus, visionnez la vidéo ci-dessous sur la biodiversité en carrière.

Vimeo biodiversite en carriere: https://vimeo.com/59975768

Dolomies de Villers-le-Gambon a renoncé à exploiter la zone Moriachamps. La zone de la clairière de Moriachamps et ses bois de hêtres sur calcaire seront ainsi préservés.